Selon l’étude présentée aujourd’hui par la Fevad au Ministère de l’Economie et de l’Industrie en présence de Madame Martine Pinville, Secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire, les ventes en ligne ont poursuivi leur développement en 2015.
Cette étude repose à la fois sur les informations recueillies auprès des principaux sites marchands et sur le montant agrégé des transactions réalisées par les principales sociétés prestataires de paiement pour le compte de plus de 182 000 sites internet. La permanence de la méthodologie et le traitement des données ont été validés par le cabinet KPMG.
En 2015, le e-commerce a augmenté de plus de 14%
Au total, les Français auront dépensé 64,9 milliards d’euros sur internet en 2015, un chiffre en hausse de 14,3% sur un an. Le nombre de transactions a quant à lui augmenté de 19% passant de 700 millions en 2014 à 835 millions en 2015.
Le marché des ventes sur internet a progressé en 2015 de manière plus rapide que l’an dernier (+11% en 2014) grâce notamment à une progression plus forte que prévue sur les 9 premiers mois et à des ventes de Noël en hausse de 12% par rapport à 2014.
Pour Noël (mois de novembre et décembre), le marché des ventes en ligne (produits et services) a progressé de 12% pour atteindre 12,8 milliards.
Des montants moins élevés mais des acheteurs plus nombreux et qui consomment toujours plus
Le montant moyen de la transaction a enregistré au cours du dernier trimestre sa plus forte baisse: -6% sur un an. Il perd 5 euros par rapport au 4ème trimestre 2014 faisant ainsi chuter le panier moyen annuel à 78€ soit le montant le plus bas jamais enregistré Cette baisse du panier moyen confirme la normalisation de l’achat en ligne qui se rapproche ainsi chaque année un peu plus du montant moyen des achats réalisés par les Français sur les autres circuits de commerce. En outre, cette baisse continue d’être compensée par l’arrivée de nouveaux acheteurs (2,3 millions de plus en un an – Source : Médiamétrie) et par l’augmentation de la fréquence d’achat.

Les acheteurs réalisent en moyenne 23 transactions sur l’année (soit près de 2 achats par mois) pour un montant de 1 780 euros (1 640 euros en 2014). Cela représente une augmentation de 13% du nombre annuel de commandes par acheteur et un montant annuel des dépenses en progression de 8%. Ainsi, sur les quatre dernières années, la fréquence d’achat a augmenté de 68% et le montant moyen dépensé a progressé de 45%. Les acheteurs sont eux 20% plus nombreux qu’il y a quatre ans...
Cette fréquence d’achat profite aussi de la progression du rythme de création de sites. Le nombre de sites marchands a augmenté de 16% en un an soit près de 25 000 sites supplémentaires sur 12 mois, ce qui constitue un record historique. Il y a désormais plus de 182 000 sites marchands actifs en France. On compte aujourd’hui 100 000 sites de plus qu’il y a 5 ans.
L’indice iCE 40 retrouve une croissance à 2 chiffres
L’indice iCE 40 (qui permet de mesurer la croissance des sites leaders, à périmètre constant) progresse de 10% sur un an malgré un ralentissement observé au 4ème trimestre.
Les ventes internet aux professionnels renouent elles aussi avec une croissance à deux chiffres avec +11%.
Le m-commerce et les places de marché continuent de gagner des parts de marché
L’indice iPM, destiné à mesurer le volume des ventes réalisées sur les places de marché (ventes réalisées par les marchands hébergés sur les places de marché de l’iCE 40), a progressé de 46% en un an. Ces ventes représentent 26% du volume d’affaires total des sites participant à l’iPM (vs 20% en 2014). Le marché des market places peut ainsi être estimé à près de 3 milliards d’euros en 2015 soit 9% des ventes de produits en ligne.
L’indice iCM, qui mesure les ventes sur l’internet mobile (smartphones et tablettes, sites mobiles et applications hors téléchargements d’application et hors ventes sur les places de marchés) a progressé de 39% en un an et représente 20% du volume d’affaires total des sites de l’iCM vs 15% en 2014. Le marché peut être estimé à plus de 6 milliards d’euros soit 10% du marché e- commerce.
En 2016, le marché devrait atteindre 70 milliards d’euros
Le marché du e-commerce devrait progresser de 10% en 2016 et franchir la barre des 70 milliards d’euros. Cette projection table sur la poursuite de l’augmentation du nombre d’acheteurs et de la fréquence d’achats avec près de 1 milliard de transactions en 2016 et sur une nouvelle poussée de l’offre puisque la barre des 200 000 sites marchands actifs devrait être franchie.
Baromètre trimestriel de l’audience du e-commerce en France
36 millions de cyberacheteurs en France
D’après l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie d’octobre-novembre 2015, 36,3 millions d’internautes ont, au moins une fois, effectué des achats sur Internet. On recense 2,3 millions de cyberacheteurs de plus qu’il y a un an, soit une hausse de 7%, alors que le nombre d’internautes est relativement stable (hausse de 1 %). Acheter en ligne est une pratique partagée par plus de 8 internautes sur 10 (82 %, hausse de 4,6 points en 1 an).
Pour Bertrand Krug, Directeur Adjoint de Médiamétrie//NetRatings : « Depuis 2005, date à laquelle nous avons lancé le baromètre e-commerce avec la Fevad, le nombre de cyberacheteurs a quasiment triplé (+ 171%) en passant de 13,4 à 36,3 millions d’internautes. Nous sommes ainsi passés à un phénomène de masse : aujourd’hui, 82 % des internautes ont déjà effectué un achat sur un site internet, alors qu’ils étaient 51,2 % en 2005. »
Marc Lolivier, Délégué Général de la Fevad, souligne que : « Le classement des sites d’e-commerce les plus visités reflète la variété des acteurs et surtout la grande richesse de l’offre « online » : le consommateur peut aujourd’hui tout acheter sur internet. Le top 15 révèle également la bonne santé des acteurs français, pure-players ou enseignes classiques, qui ont su adapter leur modèle économique aux contraintes d’un marché mondialisé et aux transformations technologiques. »
Le top 15 des sites « e-commerce » les plus visités en France
Lors du 4ème trimestre 2015, 30,1 millions d’internautes (64,5 %) ont consulté, en moyenne chaque mois, au moins un des sites du Top 15 « e-commerce ».
Le top 10 des sites de tourisme les plus visités en France
Au cours du 4ème trimestre 2015, plus de 12 millions d’internautes (25,7 %) ont consulté, en moyenne chaque mois, au moins un des sites du Top 10.
Consommation online, économie du partage, objets connectés des tendances à la hausse pour 2016
Une année sous le signe de la consommation online
La quasi-totalité des e-acheteurs (98%) déclare avoir acheté en ligne en 2015, et pour plus de la moitié au moins une fois par mois (55%). Une tendance encore plus prononcée chez les 25-34 ans, les 35-49 ans, et les CSP+ (respectivement 64%, 61% et 65% d’entre eux achètent au moins une fois par mois).
L’année 2016 semble également prometteuse pour les ventes en ligne, puisque 9 e-acheteurs sur 10 envisagent d’acheter autant ou plus sur Internet cette année qu’en 2015.
Ces achats en ligne porteront tout d’abord sur l’habillement (57%), notamment pour les 25-34 ans (67%) et les femmes (65%). Puis sur les achats de produits culturels (52%, 62% pour les CSP+), les voyages et produits du tourisme (43%, 52% pour les CSP+) et les produits techniques/électroménagers (42%, 47% pour les hommes).
Les produits apparus plus récemment sur la toile ne sont pas en reste : bons d’achat à valoir en magasin ou en ligne (29%, +8 pts vs. 2015), service d’économie collaborative (15%, nouvel item) et objets connectés (13%). Un classement légèrement différent de celui de 2015, où la seconde place était attribuée aux médicaments sans ordonnance (4e du classement cette année, avec 11% vs. 8% en 2014).
La crise économique impacte de moins en moins les achats online
Seuls 3 e-acheteurs sur 10 (30%) estiment que le contexte économique difficile affectera leur consommation sur Internet. Un chiffre en baisse de près de 10 points en un an (39% en 2014), notamment chez les femmes (-12 points vs. 2014), les 18-24 ans (-10 points), les 50 ans et plus (-11 points), les CSP- et les inactifs (respectivement -10 et -12 points).
La démocratisation du Smartphone consolide le recours au m-commerce
Les e-acheteurs sont de mieux en mieux équipés en mobilité : en effet, 81% d’entre eux possèdent un Smartphone, notamment les plus jeunes (95% des 18- 24 ans, 89% des 25-34 ans), et 57% possèdent une tablette. Un taux d’équipement pour cet appareil en hausse de 5 points par rapport à 2014, notamment chez les 50 ans et plus. Un appareil qui tend donc à se démocratiser, et possédé équitablement par tous : on observe en effet peu de différences d’équipement entre les différentes catégories de population étudiées.
Les e-acheteurs sont donc mieux équipés et deviennent davantage utilisateurs des équipements mobiles pour acheter en ligne. 32% des équipés ont utilisé leur tablette pour effectuer des achats en 2015 (vs. 29% en 2014) et 20% leur Smartphone (vs. 17% en 2014). Un taux qui monte à 26% parmi les équipés 4G (+ 3 points vs. 2014).
L’installation d’applications, 1er usage marchand sur le smartphone
Installer de nouvelles applications de sites marchands reste l’un des principaux usages envisagés pour 2016 sur Smartphone (60%, vs. 57% en 2014), derrière l’utilisation du mobile pour flasher les QRcodes (44% vs. 43% en 2014), et l’utilisation du mobile en magasin pour s’orienter dans les rayons et comparer les prix (43% vs. 47% en 2014). L’intention d’utiliser la géolocalisation reste encore secondaire (32% vs. 31% en 2014), tout comme l’intention de faire appel à l’achat sur internet en magasin depuis son mobile (29%, nouvel item).
En 2016, les achats envisagés à partir du Smartphone porteront essentiellement sur l’habillement (54%, 64% chez les femmes et 68% des 25-34 ans), les produits culturels (51%, 67% des CSP+) et les produits techniques, d’électroménager (42%, 52% chez les hommes).
Le voyage / tourisme arrive en 4e position (38%, 52% des CSP+ et 51% des 25- 34 ans), suivi par la beauté / santé (36%, 49% chez les femmes), l’alimentation (27%). La maison / décoration occupe la fin du classement (26%).
Plus de 60% des e-acheteurs ont l’intention d’utiliser la consommation collaborative en 2016
Les e-acheteurs étaient 20% à consommer « collaboratif » en 2013.Ils sont 39% en 2015 et projettent à hauteur de 62% de le faire en 2016.
Une consommation collaborative qui ne se fait pas uniquement en tant qu’acheteur : 16% ont eu recours à l’un de ces modes de consommation collaborative en tant que vendeur (23% pour les CSP+). Et 27% ont l’intention d’y avoir recours en 2016 (35% chez les CSP+). Pour l’instant, les seniors se montrent un peu plus frileux (10% y ont déjà eu recours et 21% en ont l’intention pour 2016).
En termes de modes de consommation, les ventes directes et notamment les achats groupés directement aux producteurs par Internet bénéficient de la plus forte progression en intention en 2016 (AMAP, fruits, légumes, ...) : 9% l’ont utilisé en 2015 et 32% l’envisagent en 2016. La réservation d’hébergements auprès de particuliers (34%, stable par rapport à 2014) et le covoiturage (29%, +3 points vs. 2014) sont également fortement envisagés pour 2016.
L’économie du partage : bien plus qu’un simple levier financier
Le recours à cette économie du partage est d’abord motivé par l’aspect financier. En effet, pour une large majorité de personnes y ayant eu recours, la consommation collaborative permet de faire des économies substantielles (88%). 6 e-acheteurs sur 10 se sentent d’ailleurs contraints d’utiliser ces nouvelles pratiques collaboratives du fait de la crise économique (60%, et 67% des CSP-). Toutefois, l’économie du partage, ce n’est pas que cela : pour les e-acheteurs, elle permet également d’optimiser les ressources disponibles (87%), de trouver un produit/ un service que l’on ne trouve pas ailleurs (78%), de varier ses achats (70%), ou même de faire des rencontres (69%).
Par ailleurs, pour une majorité d’e-acheteurs, la consommation collaborative ne se substitue pas aux circuits d’achat classiques : elle s’y ajoute (76%, et 81% des hommes). 87% d’entre eux déclarent d’ailleurs n’y faire appel que dans certaines occasions.
Vers une « ubérisation » de la livraison?
Pour leurs achats en ligne en 2015, les Français se sont principalement fait livrer chez eux (88%) ou dans un Point Relais (81%). 3 e-acheteurs sur 10 se sont également fait livrer en magasin (31%, 42% chez les 25-34 ans et 38% chez les CSP+), et 7% ont opté pour la livraison en consigne (12% chez les 25-34 ans). Pour 2016, les intentions des e-acheteurs restent les mêmes, bien que l’on observe un score en hausse pour la livraison en consigne (13% vs 7%).
La moitié des e-acheteurs serait intéressée par une livraison effectuée par un particulier, pour un prix moins élevé (51%) : une appétence pour le collaboratif que l’on retrouve jusque dans cet usage.
La livraison des produits dans le coffre de leur voiture ne séduit qu’un tiers des répondants (31%), tandis que le recours à un drone n’intéresserait que 28% d’entre eux (mais 38% des 18-24 ans et 36% des 25-34 ans).
Enfin, 35% des e-acheteurs seraient intéressés par un système de livraison express en illimité, moyennant le versement d’une cinquantaine d’euros. Un chiffre qui passe à 47% chez les 18-24 ans et 40% chez les 25-34 ans. Une formule déjà proposée par Amazon, à laquelle 12% des e-acheteurs déclarent avoir souscrit.
La sécurité, première attente des Français en matière de e-commerce
60% des e-acheteurs estiment qu’il est prioritaire que les commerçants en ligne s’engagent sur la sécurité des transactions réalisées sur le site (65% pour les femmes). 55% veulent également que la sécurité de leurs données personnelles soit assurée. Un chiffre équivalent pour toutes les catégories de population étudiées. Plus de la moitié des e-acheteurs attendent également des sites de e- commerce que les tarifs affichés soient clairs, en termes de produit comme de livraison (52%, et 55% chez les femmes). La queue du classement est occupée par la personnalisation des offres en fonction du profil ou de l’historique de navigation (respectivement 6% et 3%).
En d’autres termes, la sécurité sera le mot d’ordre pour cette année 2016.